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 L'ENA a soixante ans et cherche un nouvel élan

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L'ENA a soixante ans et cherche un nouvel élan Empty
MessageSujet: L'ENA a soixante ans et cherche un nouvel élan   L'ENA a soixante ans et cherche un nouvel élan Icon_minitimeDim 16 Oct 2005, 16:02

Soixante ans après sa création dans la fièvre réformatrice et idéaliste de la Libération, l'Ecole nationale d'administration (ENA) rêve de renouer avec la mission originelle que le général de Gaulle lui avait assignée en octobre 1945 : former, d'abord, de grands serviteurs de l'Etat.

Définitivement installée à Strasbourg au terme d'un déménagement qui a mis plus de douze ans à se faire - ­ la promesse de vente à Sciences-Po de l'immeuble parisien de la rue de l'Université a été signée mercredi 12 octobre - ­, résolument tournée vers l'Europe, l'institution veut donner aux jeunes générations le goût du service public avant celui du pouvoir. Vaste programme pour une école qui a formé deux présidents de la République (Valéry Giscard d'Estaing et Jacques Chirac), sept chefs de gouvernement, 8 des 32 ministres du gouvernement Villepin, et qui concentre sur elle un feu de critiques.


Figure d'un élitisme républicain dévoyé, symbole de la fermeture de nos classes dirigeantes, l'ENA serait devenue au fil des ans, à en croire ses détracteurs, l'une des figures négatives de l'exception française. Et l'une de nos grandes écoles les plus caricaturales, avec l'X : trop française, trop bourgeoise, trop parisienne, trop technocratique et, bien entendu, trop sûre d'elle-même.

Les critiques les plus féroces ont été proférées par ses propres élèves. En 1967, lorsque Jean-Pierre Chevènement, Didier Motchane et Alain Gomez inventèrent, sous le pseudonyme de Jean Mandrin, le néologisme d'"énarchie" pour désigner la formation d'une caste monopolisant tous les leviers de commande. En 2001, lorsque 96 des 103 élèves de la promotion Nelson Mandela s'en prirent, dans une pétition, à la "médiocrité" de la formation et à une institution devenue "une machine à classer" qui "renforce les corporatis mes" .

Deux ans plus tard, dans un rapport que lui avait commandé Jean-Pierre Raffarin, l'ancien commissaire européen Yves-Thibault de Silguy, énarque lui-même, n'était guère plus tendre : "Le conformisme tend à s'imposer, le développement des aptitudes n'est pas encouragé, la connaissance des administrés et des entreprises n'est guère stimulée et l'ouverture au monde reste frileuse" , déplorait-il, dans un raccourci saisissant pour une école qui a formé, depuis 1945, plus de 2 600 étrangers et 5 600 Français.

La commission Silguy a pourtant écarté l'idée de supprimer l'ENA, agitée par certains de ses anciens élèves les plus connus comme Laurent Fabius, Michel Rocard et Alain Juppé. Mais elle a aussi insisté sur la nécessité d'une véritable réforme : "Aujourd'hui, il ne s'agit pas de proposer des aménagements à la marge de l'ENA. L'enjeu pour l'Etat est d'une tout autre portée : comment pourra-t-il maintenir l'attractivité de la haute fonction publique dans un environnement politique, démographique, économique, social et universitaire totalement différent de celui qui prévalait lors de la création de l'école ?"

A cette question qui peut devenir brûlante avec les départs à la retraite des générations nombreuses de l'après-guerre, Antoine Durrleman, directeur depuis décembre 2002, s'efforce depuis trois ans d'apporter des réponses. L'ancien conseiller social de M. Juppé à Matignon est un homme du sérail. Il a fait l'Ecole normale supérieure et l'ENA, où son classement de sortie lui a permis d'accéder directement à la Cour des comptes, l'un des trois grands corps de l'Etat avec le Conseil d'Etat et l'inspection des finances.

Sensible aux critiques adressées à l'institution, M. Durrleman a réformé le cursus, réaffirmé l'ancrage européen de l'ENA, diminué par deux le nombre d'épreuves de classement, et s'est engagé dans une logique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.

Les administrations interrogées sur l'ENA, ayant insisté sur les progrès à accomplir dans le domaine du management, l'école a pris conscience de la nécessité de former des hauts fonctionnaires qui soient à la fois des experts et des managers. Et revoit, pour ce faire, l'ensemble de ses formations et stages.

L'installation définitive à Strasbourg, qui eût été impossible sans la détermination de deux anciens premiers ministres non énarques, Edith Cresson et M. Raffarin, a donné l'occasion à l'institution de se repenser. Le recrutement ne s'est pas démocratisé, mais l'ENA est cependant moins parisienne qu'elle ne fut.

Son directeur juge les nouvelles générations moins enclines que leurs aînées "à voir l'entreprise comme l'horizon certain du bonheur" . Si le "pantouflage" (le passage dans le privé) reste important ­ 20 % des promotions ­ et est surtout plus précoce, l'ENA peut mettre en avant, depuis 2000, le nombre élevé de candidatures qu'elle suscite (+ 25 % en trois ans pour le concours externe).

L'Etat n'en aura pas moins fort à faire, dans les prochaines années, pour fidéliser ses hauts fonctionnaires. A la fois sur le terrain des rémunérations - ­ le différentiel avec le privé devenant rapidement considérable ­ - et sur celui de la gestion de carrière. Mais une telle évolution suppose, comme l'a souvent rappelé Arnaud Teyssier, président de l'Association des anciens élèves, que la France accepte au préalable de répondre aux deux questions suivantes : "Quel Etat voulons-nous et de quels fonctionnaires a-t-il besoin ?"

LE MONDE | 15.10.05 | 11h06
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