Miracle économique ?!!

La Faculté des Sciences Juridiques , Economique et Sociale RABAT en partenariat avec le Centre Jacques Berque pour les Etudes en Sciences Humaines a organisé Jeudi dernier Une conference sous le theme :

Surveiller et reformer : Economie politique de la servitude volontaire dans les regimes autoritaires

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Conférence de :
Béatrice Hibou :

Béatrice Hibou est chercheur au CNRS, professeur d'économie politique des réformes dans les pays en développement à l'IEP de Paris, membre fondateur du Fonds d'Analyse des Sociétés Politiques (FASOPO) Liste de ses publications :
Surveiller et réformer : économie politique de la servitude Volontaire en Tunisie, Paris, Sciences Po, mémoire d'habilitation à diriger des recherches, multigr., 597 pages (soutenu le 7 novembre 2005. Publication à l'automne 2006 aux éditions La Découverte)
Privatising the State, (dir.), Londres/New York, Hurst & Company/Columbia University Press, 2004 (édition française, 1999).
La privatisation des Etats, (dir.), Paris, karthala,collection «Recherches
internationales» du CERI, 1999.



J'ai assisté à cette conference pour vous et j'ai pris quelques notes dont je vous fais part ci-apres:


Presentation de la conference et de la conferenciere par le moderateur Mr Nouredine Elaoufi, Professeur déconomie, Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Université Mohammed V, Rabat - Agdal :

-Malgré son jeune age Béatrice Hibou a fait plusieurs publications, Parmi ses publications : "De la privatisation de l'economie à la privatisation des Etats"

- Question: Est ce que la democratie n'est qu'une resultante du developpement économique? est ce qu'il n'y a pas de sociétés qui ne sont pas encore assez mûres pour accepter la democratie?

- Question: Il y a 50 années, le Maroc et la Tunisie avaient presque les memes bases ( le Maroc etant en avance meme), mais desormais les performances économiques de la Tunisie sont meilleures que celles du Maroc, en plus la stabilité dans la Tunisie est meilleure qu'au Maroc qui a connu plusieurs crises.

Assujetion volontaire:

- Signification politique de réformes économiques, relations des pouvoirs qui sont derriere la reforme.

- Il s'agit moins d'une repression que d'une domination accéptée, Béatrice Hibou ne veut pas utiliser des termes comme "dictature" car tres larges, elle utilise plutot le terme "regime autoritaire".

- Surveillance: chaine de dependences: le "fonds 26-26" de solidarité sociale où l'adhesion est theoriquement volontaire, mais en pratique l'adhesion est obligatoire à travers des menaces concernant le controle fiscal , l'attribution des marchés publiques .... .




La Réforme en Tunisie:

- Progralle de mise à niveau : resultats decevants (ex: textile).

- réformisme: définition: changement, exercice rationnel du pouvoir.

- le programme de mise à niveau: plutot contraire aux principes du liberalisme! : il a reformer l'administration plutot que reformer l'économie (les entreprises)

- exemples de citations que Béatrice Hibou a souvent entendu en Tunisie : "c'est le prix à payer" , "c" qui pése sur nous est ce qui nous protége" >> consentement >> assujetissement volontaire de la part de la population.

- Dans l'avis de Béatrice Hibou , ce debat sur la relation entre la nature du régime politique (democratie, dictature, ...) et les performances économiques n'est pas à la limite interessant , car il suffit de voir l'histoire pour s'apercevoir que ce n'est pas tres determinent , car il y a des pays aussi bien democratique que des dictatures qui ont reussi économiquement (russie, allemegne, ...) >> il faut voir les ecrits de Weber qui viennent juste d'etre traduits et édités en francais il y a 2 années.

- pour le programme de reforme en Tunisie, il est laissé aux entreprises de choisir d'adherer ou pas à la reforme.

- des pratiqueséconomiques sont en meme temps des moyens de controle (en Tunisie).

- cette demarche de ne pas dissocier politique et économique, de controle, peut etre appliquée sur d'autres pays (Gazza, USA, France, une region marocaine ...) et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle Béatrice Hibou n'utilise pas les termes comme "dictature" ... .



- à lire : Weber, Michel Foucault (analyse de l'économie politique du 18° siecle, capitalisme, liberalisme, mecanismes economiques horizontaux ....)

- Question de Mr Najib Aquesbi : Est ce qu'on est devant un rapport de force de pouvoir entre l'Etat et des entrepreneurs, ou bien entre l'Etat et des rentiers ?

- Question : cette acceptation de cette dominance (cet autoritarisme) par les citoyens (peut etre que c'est une forme d'interiorisation) est faite par interet >> donc c'est une forme de rationalité d'un agent économique.





Résumé de la conférence:

A partir d'une critique des analyses dominantes de la relation entre "regime autoritaire" et "miracle économique" en Tunisie, le travail de Béatrice Hibou entend proposer une lecture originale des relations de pouvoir et des modes de gouvernement en faisant émerger les mécanismes d'exercice du pouvoir et les bases socio-économiques sur lesquelles il repose. A la croisée de deux traditions intellectuelles de la sociologie historique de l'Etat (l'économie politique wéberienne et l'analyse foucaldienne de l'exercice du pouvoir et de la domination), elle suggère, d'une part, que les rouages économiques fondent aussi les relations de pouvoir qui autorisent la domination, et parfois la répression et, de l'autre, que ces pratiques peuvent tout aussi bien servir la coercition que permettre au miracle de se réaliser. Pour mettre en évidence ces ambivalences de l'incomplétude des logiques d'action, elle entre dans le détail des pratiques économiques quotidiennes.La fiscalité, la mise à niveau et les bégociations continues entre entrepreneurs et autorités politiques et administratives constituent ses champs d'analyse et permettent de montrer concrètement la réalité de la contrainte, mais aussi bien des arrangements, des accommodements et même de l'adhesion.